Et si l’on sortait les figures géométriques du cahier ? C’est le pari de l’action « Géométrie sans mesures » proposée par la circonscription d’Épinay-sur-Seine (académie de Créteil). Une belle initiative qui invite les classes à explorer la géométrie grandeur nature, sans règle ni compas, mais avec les yeux, le corps et l’espace de la cour d’école.
Donner du sens à la géométrie
L’enseignement de la géométrie à l’école repose souvent sur des tracés minutieux, des instruments et des mesures précises. Or, avant de maîtriser ces outils, les élèves ont besoin de comprendre le sens des formes, des positions et des transformations. En proposant de reproduire ou d’agrandir des figures sans mesure, cette action replace la géométrie dans une dimension concrète et vivante : observer, repérer, ajuster, comparer.
Les élèves découvrent ainsi qu’on peut raisonner en géométrie autrement qu’avec une règle. Ils apprennent à se repérer dans l’espace, à estimer, à visualiser, à coopérer pour construire une figure à grande échelle.
Une démarche active et collective
L’activité se déroule en plusieurs temps. En classe, les élèves analysent une figure : un triangle, un quadrilatère ou une forme plus complexe. La consigne ? La reproduire ou l’agrandir dans la cour, sans instrument de mesure. Place ensuite à la phase de recherche : comment faire ? Quels repères choisir ? Comment garder la bonne forme ?
Dans la cour, les élèves deviennent de véritables géomètres en action. À l’aide de cordes, de plots ou de rubans, ils matérialisent les sommets et les côtés, discutent, ajustent. Le corps devient outil de mesure, la parole sert à se coordonner : « plus à gauche ! », « c’est trop court ! », « l’angle doit être plus ouvert ! ». On manipule, on observe, on corrige : c’est toute la géométrie qui s’anime.
Observer, réfléchir, formaliser
De retour en classe, les photos ou les vidéos des réalisations servent de support à la réflexion. Les élèves comparent la figure d’origine et celle agrandie, repèrent ce qui a été conservé ou transformé. Ce travail amène naturellement à introduire les notions de similitude, de proportionnalité, d’agrandissement ou de réduction, sans formalisme excessif, mais avec du sens.
Les enseignants peuvent alors prolonger l’activité : proposer d’autres figures, expérimenter la symétrie, la translation, ou même une réduction. Ces retours en classe permettent de relier la manipulation concrète à l’abstraction, en donnant aux élèves le vocabulaire et les outils nécessaires pour décrire leurs observations.
L’activité peut aussi s’ouvrir sur d’autres domaines : arts visuels (création de motifs géométriques), EPS (repérage et déplacement dans l’espace), éducation à la coopération. Elle donne à voir une géométrie vivante, ancrée dans le réel, au service de la compréhension et du plaisir d’apprendre.
Une belle source d’inspiration pour les classes de cycle 3
Pour les enseignants de CM1, CM2 ou 6e, cette démarche offre une entrée concrète dans les apprentissages géométriques : repérage, reproduction, transformations. Elle permet de consolider les compétences spatiales et d’introduire progressivement des notions plus abstraites.
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